Bicarbonate, charbon, fruits, huile de coco… Il suffit d’une simple recherche sur Google, Facebook, Instagram ou Tik Tok, pour trouver d’innombrables recettes de grands-mères pour se blanchir les dents. C’est tout à fait compréhensible dans une société qui valorise le sourire et la blancheur, une société où c’est certainement le moyen le plus simple et le plus efficace de faire bonne impression. Or, quand les dents du sourire sont jaunes ou tachées, cela se transforme en une source de complexes. Il devient alors difficile de sourire naturellement, ce qui affecte votre confiance en vous et, par conséquent, presque toutes les facettes de votre vie. Le problème c’est que certaines méthodes ne fonctionnent pas, tandis que d’autres sont préjudiciables, voire dangereuses si elles sont employées fréquemment.
Historiquement, nous avons toujours cherché à avoir des dents immaculées. Les anciens égyptiens préparaient une pâte blanchissante qu’ils mélangeaient à du vinaigre. Les Grecs et les Romains utilisaient des ingrédients plus abrasifs : coquilles d’œuf et d’huître broyées, pierre ponce… Les seconds finissaient par un bain de bouche à l’urine, qui contient de l’ammoniaque, un agent blanchissant. Socialement les dents blanches étaient considérées comme une marque de beauté et de bonne santé, et elles le sont toujours. Le sourire est resté la caractéristique la plus inoubliable d’une personne.
Mais que disent les dentistes à ce sujet ? Voici quelques conseils que nous avons recueillis pour vous, directement auprès des professionnels du sourire, pour vous aider à donner un coup d’éclat à vos dents sans risquer de leur causer des dommages.
Le charbon actif
L’une des tendances les plus en vogue sur les réseaux sociaux : le blanchiment des dents au charbon. Cette méthode consiste à brosser les dents avec une brosse humide, sur laquelle on aura déposé au préalable une poudre ou une pâte de charbon actif.
Il est vrai que ce dernier a été massivement utilisé à travers les âges, pour purifier l’air, l’eau ou les intestins, son existence est documentée par plusieurs civilisations. Pour en fabriquer, on carbonise doublement du bois ou une matière végétale comme les noyaux d’olives, l’écorce de noix de coco, les coques des cacahuètes, etc. avant de créer un choc thermique. C’est le charbon dit végétal. Le charbon animal, quant à lui, est obtenu à partir d’os. Dans l’industrie, il peut également être obtenu à partir de résidus pétroliers.
Pour un usage bucco-dentaire il est conseillé de choisir un charbon végétal, à très petits pores, fabriqué à partir de coques de noix de coco. Sa capacité à attirer les résidus à lui comme un aimant lui permet de nettoyer en profondeur les interstices dentaires, ce qui en fait une solution moins agressives que d’autres produits de blanchiment. Bien choisi et utilisé de manière ponctuelle, il peut se révéler être un très bon allié contre les tâches de cigarettes, de thé ou de café. Il faut aussi veiller à brosser délicatement et ne surtout pas frotter vigoureusement. Une action mécanique trop intense peut, en effet, rayer les dents et agresser les gencives. Il faut donc garder à l’esprit que tout frottement provoque une abrasion et, à la longue, cela pourrait causer de graves dommages à votre émail et éroder vos dents.
Le bicarbonate de soude
Autre produit très prisé : le bicarbonate de soude. Il est fabriqué à partir de deux matières premières minérales d’origine naturelle : le calcaire et le sel gemme que l’on retrouve en creusant la terre, contrairement au sel marin. Attention toutefois : le degré de pureté varie. Le plus pur – le plus cher aussi – est le bicarbonate officinal, que l’on retrouve en pharmacie. Avec un degré de pureté moindre, le bicarbonate alimentaire que vous pouvez acheter au supermarché. C’est normalement précisé sur la boîte. Vous pouvez le consommer sans contre-indication, dans la cuisine ou les pâtisseries, et vous pouvez aussi vous en servir pour vos soins de beauté et de santé.
Le moins pur, celui qu’il faut éviter de mettre dans sa bouche, c’est bicarbonate technique ou ménager. Impropre à la consommation humaine, il est destiné au jardinage, au bricolage ou aux tâches ménagères, avec le port de gants en caoutchouc pour éviter toute irritation cutanée. Plus abrasif que le bicarbonate alimentaire, on le retrouve dans les magasins de bricolage.
Pour un usage bucco-dentaire, il est donc conseillé d’utiliser du bicarbonate officinal de la pharmacie. Mais il faut savoir que son action en partie mécanique et en partie antibactérienne, s’exerce exclusivement en surface. Par conséquent, il n’éclaircira les dents que lorsqu’elles ont été tachées ou foncées par des dépôts de thé, de café, de nicotine ou tout simplement, par le tartre. Lorsque les dents sont naturellement jaunes, ou si elles le sont devenues à cause de certains médicaments, il ne s’agit plus de coloration de surface, et le bicarbonate n’y pourra rien. Et, s’il utilisé trop souvent, cet abrasif même s’il est doux, risque aussi d’éliminer l’émail de façon irréversible et de modifier le taux d’acidité de notre salive, encourageant la prolifération des bactéries. Tout dépend donc de la fréquence d’utilisation. Les dentistes conseillent de ne pas excéder 1 à 2 fois par mois, maximum !
Fruits, légumes et huiles
Il existe un certain nombre d’huiles qui peuvent préserver votre sourire. L’huile de coco en fait partie. Riche en acide laurique, cette huile a des propriétés antibactériennes intéressantes qui, en débarrassant la bouche d’un certain nombre de mauvaises bactéries, freinent l’accumulation de la plaque et le jaunissement des dents. Elle a également des bienfaits sur haleine, sur la réduction des saignements des gencives et l’amélioration de l’aspect des dents. Si vous n’aimez pas l’huile de coco, même désodorisée, vous pouvez opter pour de l’huile de sésame ou encore d’olive. Elles sont toutes en mesure de déposer sur les dents un film gras qui protège contre l’adhérence des sucres. Précédez les repas d’un bain de bouche ou un badigeonnage à l’huile. Le risque cariogène des aliments ingérés s’en trouverait considérablement réduit.
Cela ne vous dispense aucunement de vous brosser les dents et de passer du fil dentaire après les repas, sinon vous pourriez obtenir l’effet inverse. En effet, chaque fois que vous mangez, les bactéries dans votre bouche transforment les sucres présents dans votre nourriture en acides, qui rongent l’émail des dents. Or presque tout ce que vous mangez contient du sucre, mais ce sont les aliments qui contiennent des sucres ajoutés tels que les biscuits, les sodas et les bonbons qui décuplent l’acidité dans la bouche. D’autant plus que ceux-ci sont le plus souvent mangés entre les repas. Problème : quand on grignote sans arrêt, on augmente la durée et la fréquence de contact entre le sucre et la surface des dents. Ainsi, la salive n’a plus le temps de jouer son rôle de bouclier anti-acidité. Il est donc aussi important de limiter le grignotage que de veiller au brossage.
Par ailleurs, sachez que le sucre est présent aussi bien dans les produits laitiers que dans les légumes. Mais certains de ces derniers, comme le chou-fleur et le céleri, polissent délicatement vos dents lorsque vous mâchez. Ils aident également à produire davantage de salive pour mieux neutraliser les acides. Certains fruits ont également une action blanchissante. La fine peau qui entoure les quartiers d’orange contient des composés chimiques qui éclaircissent les dents. Grâce à son acidité et sa richesse en vitamine C, le citron réduit le tartre, redonner blancheur aux dents et assainit les gencives. Les fraises, quant à elles, contiennent de l’acide malique, un agent blanchissant naturel. Il suffit de laisser agir pendant une trentaine de minutes avant de vous brosser les dents afin d’éliminer le fructose.
Conclusion : bien que ces solutions soient pratiques, naturelles, faciles et peu chères, évitez d’y avoir recours régulièrement pour ne pas abimer vos dents et blesser vos gencives, et n’oubliez pas que rien ne vaut le brossage et le passage du fil dentaire après chaque repas pour préserver votre sourire.