Les dents de sagesse tiennent sans doute leur dénomination du fait qu’elles poussent à un âge avancé, beaucoup plus tard que les autres dents. Également appelées troisièmes molaires, elles ne trouvent pas toujours leur place au sein de la mâchoire et peuvent parfois engendrer quelques dégâts. Ont-elles réellement une utilité ? Faut-il systématiquement les extraire ? Dans quels cas ? Nous répondons à vos questions dans cet article.
Dents de sagesse : à quoi ça sert ?
Autrefois, lorsque nos ancêtres humains étaient à un stade précoce de l’évolution, ils auraient eu besoin d’une mâchoire solide pour réussir à mastiquer des aliments durs comme la viande crue, les plantes de roseau ou les fruits à coques. Les dents de sagesse servaient donc de substitut aux dents délabrées par l’usure et par manque d’hygiène. Il s’agissait d’un capital dentaire non négligeable lorsqu’il n’existait pas encore de dentistes capables de soigner ou de remplacer les dents manquantes.
Aujourd’hui, l’hygiène buccale est plus accessible et la nourriture plus adaptée. Les dents de sagesse ne revêtent par conséquent plus le même rôle mais continuent à apparaître sans pour autant qu’il y ait de l’espace pour les accueillir. Dans ce cas, elles risquent d’engendrer un encombrement voire des lésions ou des infections buccales. Dans d’autres cas, elles peuvent servir à combler l’absence d’une molaire de manière naturelle.
Les symptômes signalant la pousse d’une dent de sagesse
En poussant, les dents de sagesse exercent une pression sur l’os et les nerfs des dents environnantes. Cela provoque des douleurs ainsi qu’une sensibilité au niveau de la mâchoire et des gencives. On observe parfois une inflammation ou une rougeur au niveau de la gencive avoisinant les molaires. Une sensation de chaleur et une pulsation peuvent également être constatées.
Lorsque les dents de sagesse commencent à émerger, il y a un risque d’accumulation de bactéries qui pourrait conduire à l’infection des tissus. Il est possible de ressentir à ce moment-là un goût désagréable dans la bouche, accompagné d’une haleine nauséabonde. Il est donc impératif de traiter l’infection le plus tôt possible afin d’éviter l’aggravation de ces symptômes (kystes, tumeurs…)
Dans quels cas est-il conseillé de les extraire ?
Si les dents de sagesse poussent de manière normale, sans créer d’encombrement ou de douleur, inutile de les enlever. Cependant, d’autres circonstances nécessitent une intervention pour plusieurs raisons.
Lorsque les 28 dents prennent déjà toute la place, la non-extraction des dents de sagesse risque de chambouler l’alignement des autres dents. La consultation d’un orthodontiste vers l’âge de 12-14 ans peut s’avérer utile : il effectuera une radio qui lui permettra de juger de la situation. Parfois les dents de sagesses sont totalement absentes, ou sinon à l’état de germe. Dans ce cas, il pourra agir à titre préventif pour éviter tout risque que cela se produise. C’est ce qu’on appelle une germectomie (extraction de la dent à l’état de germe). Sinon, en temps normal, il est conseillé de consulter dès l’apparition du premier symptôme pour protéger votre sourire et éviter les affections buccales.
Il existe certaines situations plus délicates où la dent de sagesse met du temps à émerger totalement. Elle sort à moitié, s’exposant à un plus grand risque d’infection car les débris alimentaires s’accumulent entre la dent et la gencive. À plus long terme, cela peut aboutir à la formation de carie. Dans ce cas, le dentiste choisira la solution d’extraction pour prévenir les dommages.
Quand faut-il les enlever ?
Le germe étant présent dès l’âge de 12 ans, une intervention peut être prévue à ce moment-là à titre préventif. Entre 15 et 18 ans, un contrôle orthodontique est conseillé afin de cerner le positionnement des dents de sagesse et évaluer le risque d’encombrement des autres dents. Sinon, lorsque les premiers symptômes sont déjà apparus, il vaut mieux traiter la / les dent(s) de sagesse entre 17 et 20 ans, tant que les racines ne sont pas totalement formées pour faciliter l’extraction.