Le fluor est un oligo-élément essentiel pour les os et les dents. Mais attention, à petites doses car à hautes doses, il peut être toxique. Le fluor peut agir de manière locale, comme lorsqu’il est déposé à la surface des dents avec du dentifrice, ou lors des bains de bouche. Il peut être assimilé par la couche superficielle de l’émail et jouer un rôle protecteur. En plus de contrer les attaques acides, le fluor perturbe le fonctionnement des bactéries. Il peut également être administré par voie générale sous forme de gouttes et de comprimés, mais ce n’est efficace que pendant l’enfance alors que les dents définitives sont encore en cours de formation sous la gencive, à l’intérieur de l’os.
Il est d’ailleurs recommandé d’apprendre aux enfants à recracher le surplus de dentifrice après le brossage des dents, sans rincer la bouche ensuite. Ainsi, les fluorures contenus dans le dentifrice continueront à protéger leurs dents. Prudence toutefois, car si un enfant en ingère trop, la fluorose le guette. Cette affection due à un excès de fluor peut au contraire attaquer l’émail au lieu de le protéger, provoque des taches brunes ou blanches, des marbrures sur l’émail dentaire, empêcher les dents de se former normalement ou les fragiliser à vie. Il est donc intéressant de repérer les différentes sources au quotidien pour mieux contrôler son dosage.
Les sources du fluor
Le fluor est apporté par l’alimentation, mais en très faibles quantités. Rares sont les aliments qui en contiennent naturellement. On peut citer le thé, les dattes, les choux, les carottes, les oignons, les asperges, les épinards, les crustacés et les poissons. Seulement, leurs apports restent insuffisants pour prévenir les caries dentaires.
C’est la raison pour laquelle on enrichit le sel de table et l’eau du robinet en fluor. Il faut préciser que la fluoration de l’eau est considérée comme l’un des 10 plus grands succès du 20e siècle en matière de santé publique, grâce à sa contribution à la baisse importante des caries chez la population. Les normes marocaines relatives à la qualité des eaux d’alimentation humaine ont fixé le taux de fluor dans l’eau de boisson à 0,7 mg/l comme valeur maximale recommandée, et à 15 mg/l comme valeur maximale admissible.
Cependant, la consommation d’eau du robinet est extrêmement inégale dans la population. Certains ne bénéficieraient pas du tout de cette prévention alors que d’autres risqueraient de recevoir une dose excessive de fluorures, sachant que l’OMS a fixé une dose de fluor à ne pas dépasser pour éviter tout risque de fluorose : 0,05 mg/j par kilogramme de poids corporel sans dépasser 1 mg/j.
Limiter les surdosages
L’idée est donc de surveiller cette accumulation pour éviter la fluorose. Un surdosage de quelques ppm (parties par millions) de fluor suffit pour engendrer cette maladie, qui apparaît lorsque la dose maximale de 4 mg/jour pour les adultes est dépassée, ou 1 mg/jour seulement pour les enfants.
Par conséquent, jusqu’à l’âge de 6 ans, préférez un dentifrice « spécial enfant » dont la teneur n’excède pas les 500 ppm, soit 50 mg/100 g. 2 à 3 brossages par jour, réalisés ou assistés par un adulte jusqu’à ce que l’enfant devienne autonome, et l’équivalent d’un petit pois de dentifrice sur la brosse à dents suffisent amplement. Le brossage reste la mesure de prévention la plus efficace, quel que soit le niveau du risque carieux. En effet, l’efficacité carioprotectrice maximum est en réalité obtenue grâce à des apports faibles mais réguliers dans la bouche, assurant la présence continue de fluor à la surface de l’émail et limitant sa déminéralisation après les repas.
Toujours est-il que pour limiter les carences ou les surdosages, il est recommandé de faire un bilan des apports en fluor de l’enfant. Le dentiste prendra en considération toutes les sources : dentifrice, bains de bouche, sel fluoré, teneur en fluor de l’eau selon le lieu d’habitation, etc. Il tiendra compte également de son hygiène bucco-dentaire, ses habitudes alimentaires et de la prédisposition de l’enfant en fonction du terrain carieux familial.
À noter que tout apport en fluor doit être pris à plus de 2 heures des produits laitiers, riches en calcium, tout comme les pansements gastriques, et des compléments de magnésium ou de fer. En effet, l’assimilation du fluor est significativement réduite par l’ingestion de ces sels minéraux.